Dans les toisons, jusqu'au cou
Je m'en vais tout à l'heure récupérer des toisons (toutes noires) de moutons d'Ouessant, broutant en temps habituel entre Lampaul Plouarzel et Ploumoguer.
Comme j'ai décidé que je travaillerai celles de Pont-de-Buis de cette année (malgré le boulot), pour éviter la noyade, j'ai proposé un trafic à d'autres fileuses et au moins 7 des toisons de tout à l'heure (si leur état le permet) iront vers Chambéry, la Normandie, la région parisienne, le Cher (et j'en oublie).
Histoire d'y voir clair dans toute cette laine, je viens de me décider à faire un "pré-tri" des toisons de Pont-de-Buis.
On pose le sac dans l'herbe, on l'ouvre juste pour y jeter un oeil, on a déjà un peu peur.
Mais, courage ! C'est comme pour les sparadraps, ça fait moins mal quand on arrache d'un coup sec. Alors on respire et fait tout sortir du sac en une fois.
Puis on met les mains dedans, juste pour séparer vite fait les différentes couleurs et mettre les morceaux collés par la crotte dans un truc à part, qui ira enrichir mon compost.
Pour ôter la paille et les recoupes, ce sera pour plus tard et pas plus de trois cagettes à la fois (sinon, c'est sûr, je pleure et j'arrête de jouer avec des toisons brutes).
C'est toujours doux (normal, c'est les mêmes moutons que la dernière fois). A ce jour j'ai déjà deux toisons propres, plus un bon morceau de la première, à carder. Et j'ai aussi trois petites pelotes déjà filées, en retors navajo. Trois pelotes : trois épaisseurs de fil.
Paradoxalement, c'est le plus fin que je trouve le plus facile et le plus agréable à filer, même si c'est beaucoup plus long. Une nouvelle pelote est en préparation sur le rouet. Bien évidemment, pour le moment, je n'ai absolument aucune idée de ce que je vais pouvoir en faire. J'imagine que quand j'en aurai plus, je saurai.
Plus tard dans la journée...
Et me voici avec 9 nouvelles toisons (j'en attendais 12, mais une des familles n'avait pas été prévenue à temps et trois toisons sont parties soit à la décheterie soit dans un compost - un gros alors). Je m'en suis mise deux de côté et voici les 7 autres en photo, pour que les copines, qui souhaitent que je leur en envoie une, voient à quoi elles ressemblent.
Elles sont relativement douces, mais sans trop de paille et de débris (rien à voir avec mon sac de Pont-de-Buis). Par contre, j'ai l'impression qu'il y a pas mal de recoupes et (mais, ça c'est un peu normal) elles sont très odorantes. En rentrant à la maison, malgré les sacs poubelle fermés, j'étais bien contente de pouvoir conduire la fenêtre ouverte. J'ai même hésité à allumer une cigarette, des fois que ça serait plus inflammable que prévu.