Quand on laisse fermenter un tout petit peu trop longtemps...
Parce qu'il n'a quasiment pas plu en juillet, j'ai laissé des bouts de toison dans mon bidon du 5 juillet au 5 août (un mois pile-poil donc). Je n'avais pas assez d'eau de pluie pour rincer, sans compter que j'avais la flemme et qu'il faisait chaud, bien trop chaud pour ici, bien trop chaud pour moi. Qu'il faisait sec, trop sec, vraiment trop sec. Les mauvaises langues diront que je ne devrais pas me plaindre... je laisse les mauvaises langues mariner dans leur vinaigre. On a atteint les 28°C plusieurs fois, ce mois de juillet (et j'aime pas ça). Oui, je sais, il y en a d'autres plus au sud (ou à l'est) qui ont eu des températures bien supérieures, mais c'est pas parce que d'autres peuvent se targuer d'un thermomètre plus haut que moi je devrais apprécier de ne souffrir que modérément. Le premier crétin qui me dit que pour une fois : "on ne va pas de plaindre de ne pas avoir eu un été pourri", je le tape. Depuis que je vis là où je suis, je n'ai jamais vu les pelouses aussi jaunes. Pour un peu on se croirait en Provence ou dans les Cévennes, avec un ciel aussi bêtement bleu, où le vent peut s'escrimer, il aura bien du mal à trouver un nuage à pousser, c'est pas normal et j'aime pas ça. Ma peau délicate s'habitue en général tout doucement à l'été. Là, j'ai carrément crâmé deux fois, malgré la crème solaire. J'ai pas aimé, vraiment pas aimé. Et je croise les doigts pour qu'août soit plus conforme au temps qu'on a ici d'habitude en été (c'est pas gagné).
D'ailleurs, c'est pas la première fois que je laisse une fermentation durer plus des 10 jours préconisés (par je ne sais plus qui, mais je crois bien que c'est le délai maximum conseillé par plein d'autres), sauf que là, à la sortie du bidon, j'ai retrouvé une couche compacte d'algues rougeâtres d'un millimètre d'épaisseur au moins, pas beau, collant, pas facile à enlever. Tout ça, parce que scrongneugneu, il a fait trop chaud. C'est une première (et j'ai pas adoré). L'odeur n'était ni moindre ni pire que d'habitude, mais pour enlever ces trucs, il a fallu laisser tremper un peu plus longtemps, puis décoller doucement cette couche, à vue de nez superflue pour le filage ou le feutrage. Comme je suis du genre têtue, je n'allais pas me laisser décourager par une petite pellicule gluante, collante et odorante de rien du tout. Et l'air de rien, ça m'a permis de découvrir de nouvelles copines, du genre diptères, joliment irisées. Alors j'ai passé le temps qu'il fallait pour décoller tout ça et parce que les insectes sont nos amis, je ne me suis pas formalisée. J'ai rincé, rincé, re-rincé, puis j'ai mis à aérer/rincer (s'il se décide à pleuvoir)/sécher, comme d'habitude. Et j'ai crâmé ma figure pour la 3e fois de l'année.
Franchement, c'était mieux avant : 22°C maximum, le besoin de mettre une petite laine au crépuscule, des nuages plein le ciel et pas plus de 5 jours d'affilée sans pluie ! Mais parce que même si je râle, je veux croire que les semaines qui viennent seront moins rudes et moins sèches, j'ai remis du Ouessant dans mon bidon.