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16 février 2021

Culs de cardeuse et brut de fonderie, épisode 2 : ça devient un vêtement...

(suite du message précédent)

Je me suis fait un petit dessin de bandes verticales, en prévoyant de faire un rappel de la succession de couleurs des manches sur le corps, pour que tout le rose que j'avais prévu de mettre ne fasse pas tache. Sur le papier, ça pouvait le faire, alors j'ai attaqué le dos (ou le devant, je n'étais pas décidée). 

SPA53319

En 3,5 mm, avec une foule de pelotes accrochées au tricot, ça n'allait pas vite du tout... Mais, sachant je ne suis pas vraiment fluette, je me disais que ce pull ne pouvait pas être fait en seulement quelques heures. Alors je me suis obstinée (j'ai un don pour ça)... Pourtant, plus ça allait, moins j'avais de goût à tricoter. Il y avait trop de pelotes accrochées à l'ouvrage. Bref, c'était bien parti pour devenir un boulet. Donc, pause et tergiversations : s'il n'y a plus de plaisir, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Et puis, tous ces blocs ne se mariaient pas tous heureusement. La différence de structure des fils ajoutée à leurs variations de teintes au fil des pelotes donnait à l'ensemble un côté patchwork un peu raté,  OK, on aurait pu continuer en se disant que c'était du free-form. Sauf que ça n'était pas suffisamment free pour rendre bien....
J'en étais à environ 35 cm de haut, produits à un rythme qui allait me prendre des années (et sans aucun plaisir. C'est important le plaisir !). Donc, pause et tergiversations...
J'ai fait une photo pour voir. Souvent, ça aide à décider comment continuer.

SPA53330

C'était pas complètement moche... mais un peu quand même. Tous ces blocs souffraient d'être limité au petit espace que je leur avais laissé. Ils essayaient tous de déborder, de crier plus fort, mais ne pouvaient pas se faire entendre, à cause de ce confinement à la con. C'était pas heureux pour eux ce tassement et c'était encore moins bon pour ma santé mentale, alors que je me retrouvais, sans avoir rien demandé, moi aussi confinée. Et j'étais persuadée que je pouvais faire mieux avec les mêmes bases. Non, je savais que je pourrais faire mieux ! Et de toute manière, si ça devait devenir une corvée, je n'en voulais plus. Alors j'ai défais et suis restée calme. Il m'a fallu plusieurs heures pour défaire, parce que les croisements de fils n'ont pas brusquement disparu, juste parce que j'avais décidé de défaire. C'est que c'est pas simple un déconfinement.

J'allais garder les manches. Et peut-être écouter ce qu'elles me disaient : "Faut continuer dans la même veine, sans changer de sens".
Comment ça, sans changer de sens ? Aller de droite à gauche au lieu de partir du bas, pour aller vers le haut ? Ca méritait d'être tenté. Alors j'ai tenté  !

SPA53331Enfin, ce n'était plus un boulet  ! Mais, à voir ce tiers de dos, pause et tergiversations, qu'est-ce que j'allais coller comme couleurs à suivre ? L'idéal aurait été de n'utiliser que les couleurs qu'on voit déjà, sauf que ça n'était pas possible, il n'y en avait pas assez.
Et je me suis demandée :  si je mettais en attente et commençais le devant, histoire d'estimer ce qu'il me restera de ces couleurs et de compléter par plus de gris ? Carrément ? Au risque de perdre mon élan ?

Non, pas question de prendre ce risque (le truc allait être oublié quelque part ou défait), donc j'ai fini le dos, en y mettant plus de gris et un peu de rose (mais finalement pas trop). Et j'ai entamé le devant, doucement.

Mais les mois passant, mes articulations se sont mises à craquer, tirer et lâcher. Une pause obligée m'a stoppée net, je n'avais pas trop le choix. Mes bras et mes épaules ne répondaient plus et faisaient mal (à devenir vraiment méchante). Ca m'a gonflée (et c'est pas fini cette affaire) mais c'est comme ça. Puisque le corps ne suivait plus, j'ai trouvé une kiné : sympa, à défaut de réussir à rétablir mon état d'avant.

Puis j'ai testé la méthode de tricot à la portugaise. C'est plus confortable pour mes tendons et hyper facile pour les rangs arrière, mais le passage autour du cou finit par frotter la peau un peu fort. S'il faut que je réessaie, il faudrait que j'arrive à bricoler quelque chose qui préserverait mon épiderme sans nuire à la tension du fil. J'ai plus ou moins bien géré la frustration... J'ai pesté, j'ai râlé, j'ai fait autre chose. Puis, j'ai fait mes exercices d'étirement régulièrement (très régulièrement même, d'ailleurs je continue tous les jours) et petit à petit, je suis parvenue à refaire un rang par-ci, par là, sans me retrouver bloquée.

SPA53446   SPA53447

J'ai arrêté le premier demi-devant sur un fil (au cas où il me manquerait un rang ou deux pour finir). Parce que finalement, ce qui devait être un pull prévu allait devenir un gilet. Il ne me manquait qu'un demi-devant. Ensuite, il resterait à décider des finitions pour le col et prévoir des côtes (ou autre chose) pour donner un meilleur tombé au bas, sans qu'il y ait besoin de bloquer le tricot sur un tapis (parce que bloquer un tricot, c'est un truc que je ne fais pas !).
(et si tout va bien, un troisième et dernier épisode viendra bientôt clore cette série)

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Commentaires
T
j'aime bcp ! et cette fois, me suis préparée à ne pas voir la fin lol vivement le 3ièeme épisode ;-)
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R
ah c'est chouette ! j'aime bien les colonnes en stalactites stalagmites !
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