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en fonction de l'humeur, de l'inspiration et du temps libre
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16 octobre 2017

The sailor in the woods (le pull qui ne verra pas le jour)

J'étais contente, mais vraiment contente, j'allais faire un pull promis de (très) longue date à quelqu'un qui m'est proche.

Un pull en filé main, un pull qui serait un vrai pull de marin, beau, lourd, quasi imperméable, à ne porter que quand il fait vraiment froid, vraiment humide et qui durerait des années. J'avais tout ce zwartbles (pas loin d'un kg, voire un tout petit peu plus) en filé main, j'avais échantillonnné, calculé. Il serait fait aux aiguilles 6 : ça me semblait énorme, sachant que je ne suis pas fan de tricoter avec des pieux. Mais, avec des aiguilles plus fines, c'était trop rigide. Enfin, je me disais : ça tombe bien, ça monte vite.

Gladys Thompson et Beth Brown-Reisel m'avait aidée à faire une jolie grille (qu'a fini par coller après quelques tergiversations et erreurs de calcul - un jour, il faudra quand même que j'apprenne à compter), mais ce soir, prise d'un doute de plus en plus taraudant, j'ai été regarder combien d'écheveaux il me restait pour espérer finir cette petite merveille. Le couperet est tombé : je n'ai même pas pesé ce que j'avais déjà tricoté (avec enthousiasme, malgré la grosseur des aiguilles). A vue de nez, j'avais largement pas assez pour en faire un pull sans manches (ou alors tout juste, mais à condition qu'il soit plus petit, vraiment beaucoup plus petit). Moralité : comme t'auras pas plus de fil pour faire ce que tu veux (j'ai lavé et filé tout le zwartbles que j'avais), t'oublies...Tu te morfonds pas (ça sert à rien) et tu défais.

Alors j'ai défait, un peu tristement, mais rapidement (défaire ou casser prend  toujours moins de temps que faire) et au moment où j'écris ceci, il ne reste plus rien de cette jolie promesse de pull. La bonne nouvelle, c'est que le fil se détricote bien (ho ! Manquerait plus que ça soit pas le cas ! Faudrait pas en rajouter). La consolation, c'est que ce pull, tout beau, tout joli (si j'avais eu de quoi le finir) aurait sans doute fini par peser plus de trois kg. Forcément, l'effort physique, rien que pour le porter, aurait produit de la chaleur, mais pour le bonheur du récipiendaire de la chose, je suis moins sûre.

Enfin, soyons positive j'ai aimé cette aventure (pour le peu qu'elle a durée), j'ai appris des choses et il ne me reste plus qu'à trouver quoi faire avec ce filé main, un peu grossier, certes, mais beau, vraiment beau !

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19 mars 2018

Well, well, well: this hitchhiker may become a roadbug

La seule différence entre les deux rouets (du même fabricant), c'est la poignée. Sur le hitchhiker, y a ce machin en forme de poing avec le pouce qui pointe, d'où son nom (hitchhiker = auto stoppeur).  Sur le roadbug, la poignée disparaît, mais comme la roue présente un joli trou sur les deux modèles, qui s'aligne avec le trou du montant fixe, fait exprès pour qu'on y mette la main pour transporter la chose, la poignée en plus du hitchhiker me semble quelque peu superfétatoire (joli mot que j'ai souvent du mal à caser dans ma prose). Poignée en plus, ou pas, c'est une question de goût, certainement, mais ce rouet, qui est désormais à moi, est appelé à se promener et quelques grammes de moins ne me déplairaient pas.

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Comme de toute manière, j'ai l'intention de démonter le tout pour vernir le bois, ladite poignée superfétatoire s'en va sans doute être supprimée. Dave, le gentil "manufacturier de rouet" qui fabrique les engins a été fort sympathique et m'a même montré comment faire pour que la transformation soit sans dommage : il faut couper comme sur sa photo, puis poncer.  En théorie c'est tout à fait à ma portée...

Enfin, avant de transformer, je teste... Mes premiers essais de filage sont plutôt concluants, la bête est assez facile à mener, même avec du brut, plus ou moins bien écharpillé. Je viens de finir une bobine de tout seul, mais filée comme je fais mes retors. Mon sens de la géométrie fait que j'oublie régulièrement à quoi correspondent filage en S et en Z. Alors, forcément, avec la roue placée autrement, je risque encore plus d'y rien comprendre.

La bête est en tension écossaise (frein sur la bobine), avec trois tailles de poulies disponibles, j'imagine qu'il y a moyen de varier les épaisseurs de fils et les manières de filer. Je n'ai pas encore tout testé (mais si ça trouve, je ne testerais pas autre chose que la plus grosse poulie, parce qu'avec mon autre rouet (qui me plaît toujours autant), je ne varie que les réglages du frein. Les bielles (les tiges qui rattachent les pédales à l'axe de la roue) sont plus courtes que sur un rouet classique, donc ça demande un peu plus de force au pédalage, qui du coup est moins fluide. Mais ça reste tout à fait jouable, la différence n'est pas aussi importante que je craignais.
Par contre, pour faire du gros fantaisie, ce n'est pas l'outil qu'il faut, le diamètre de l'orifice mesure un peu moins d'1 cm. Ca ne me dérange pas du tout, le fil fantaisie (en tout cas en gros), ça n'est pas mon truc.

Ce rouet a un côté artisanal (limite bricolo du dimanche), mais vraiment très ingénieux, que j'aime vraiment beaucoup. Le démontage de la pédale de gauche pour le transport est hyper facile. Le vissage de l'épinglier se fait en douceur et ne se défait pas pendant qu'on pédale. Le "manufacturier de rouet" a certainement bien entendu les besoins de sa moitié de fileuse avant de se lancer dans une production dépassant le cadre familial. La base est stable, ça ne valdingue pas dans tous les sens, malgré la puissance de mon pédalage (bourrin je suis, bourrin je reste).

Y a des vis, y a des écrous, des rondelles pour amortir, à vue de nez que des choses qu'on trouve en standard assez facilement par ici. Mais si un jour j'ai besoin de changer un morceau, je risque d''être un peu mal. La conception états-unienne fait que les filetages des vis et écroux ne sont pas à pas métriques. Et il y a quand même une pièce usinée (et forcément, comme elle s'adapte au reste, elle non plus n'est pas à pas métrique), ce qui fait que si les filets doivent fatiguer un peu trop à l'usage, il faudra que je trouve un usineur local pour me refaire la petite pièce spécifique qui n'est pas en standard.

Enfin, jusqu'ici les pièces métalliques vont bien. Pour le moment, je ne trouve qu'un seul inconvénient à cette belle bête (parce que oui, il est vraiment mignon le petit rouet) : c'est le bruit. Pas le bruit du frottement de la poulie sur la roue (je savais que ce rouet n'était pas vraiment silencieux avant de l'acheter et ce bruit-là, je l'avais déjà entendu sur des vidéos), pas non plus le claquement éventuel des bobines quand elles présentent un peu de jeu (j'ai ça parfois aussi sur mon premier rouet - que j'aime toujours autant). Non, y a des bruits autres : claquements (légers certes, mais claquements quand même) au niveau de la pédale gauche, et un peu moins vers la pédale droite. Les charnières d'origine, celles qui fixent les pédales à la barre fixée sur le socle sont en plastique. Comme ce rouet a déjà servi, il montre des signes d'usure là où les charnières en plastoque plient. Ni une, ni deux, j'ai filé au bricolala le plus proche de chez moi pour acheter des charnières métalliiques, mais je n'ai pas trouvé de vis sans fraisure (c'est-à-dire avec une tête qui fait angle droit avec la tige de la vis). Ca bouge moins avec mes charnières métalliques, mais ça présente parfois un jeu latéral au pédalage, ce qui génère des petits couinements/grincements . C'est désagréable et ça donne de petits à-coups sous mes pieds, qui forcément doivent se répercuter sur mes genoux, puis sur mes hanches. Et, vu mon grand âge (et peut-être un héritage génétique peu favorable), toutes ces parties de mon corps sont fragiles, donc à ménager. Y a d'autres petits bruits aussi, dont je n'ai pas encore identifié l'origine. Quelques réglages restent à faire, mais je ne suis pas inquiète, je devrais réussir à réduire le volume sonore de la bête, tout en améliorant mon confort, avec le soutien indéfectible de l'individu qui partage mon temps libre. Honnêtement, si je ne vivais pas avec cette si jolie personne, j'aurais sans doute opté pour un rouet portable de compète, le genre qui te coûte un bras, mais qui tourne tout en douceur, quitte à attendre beaucoup plus longtemps avant de pouvoir me l'offrir.

En attendant, je l'aime déjà beaucoup ce petit rouet !

16 novembre 2017

Remonter sur son vélo tout de suite après être tombé

C'est paraît-il ce qu'il faut faire pour que la trouille soit vaincue et que l'échec n'en reste pas un...

Sitôt défait, mon début de pull marin en zwartbles est remonté sur ses aiguilles (toujours du 6) pour me faire un petit gillet court, cintré, mais à manches longues.

C'est un modèle de chez Drops et comme souvent chez Drops, les explications sont incomplètes et ça ne tombe pas vraiment juste. La version en français est d'ailleurs pire qu'en anglais. Ca ne m'a pas dérangé plus que ça, mais si j'avais été débutante en tricot, je crois que j'aurais vraiment galéré. Ceci dit, Drops propose une telle mine de jolies choses gratuitement, qu’on serait malvenu de râler trop fort. Si j’avais utilisé la laine préconisée, je leur aurais sans doute proposé mes corrections, mais de toute manière, il fallait que j’adapte pour mon filé main, bien dense, bien lourd (et bien beau ma foi !).

Evidemment, c'est court (mais y avait pas le choix, faute d'avoir assez de fil), mais c'est chaud et c'est plutôt confortable. Malgré le poids et la très relative douceur de la laine, ça n'est pas une armure. J'ai mis des petites bandes de Ouessant par-ci, par-là, histoire d'égayer la chose (et surtout de ne pas me retrouver en panne à deux rangs de la fin).

Je suis plutôt contente de moi, j'ai un petit gilet tout en filé main que je crois bien que je vais porter souvent.

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4 août 2018

A Porspo, le 12 août, vous serez bienvenus !

Source: Externe

Sortir de son trou... Ca n'est pas vraiment dans ma nature, mais de temps en temps, je me fais violence pour aller à la rencontre de gens qui font de jolies choses ayant rapport avec la fibre et le poil (qui se transforment, se filent, se feutrent, puis se tissent ou se tricotent - après avoir été regardés, respirés, touchés, imaginés).

Et ma dernière rencontre en date me laisse entendre que (au moins pour ce coup-ci) j'aurais dû me faire violence bien plus tôt. Quelques écheveaux de filé main sur une table, quelques sacs de brut de toison (lavés ou non) et la conversation démarre instantanément. Les idées fusent, les postulats de départ sont les mêmes : on a par chez nous des moutons (et parfois aussi d'autres bestioles tout aussi attachantes), de la ressource, du toudou et du kipik, mais toujours de l'intéressant, qui pourtant finit la plupart du temps en déchèterie, alors qu'on pourrait en faire de l'utile, du beau, sans d'ailleurs devoir y consacrer beaucoup de boulot.

Quand les envies se rejoignent, on se dit que ça vaut la peine de faire voir ce qu'il est possible de faire avec tout ça, pour en inspirer d'autres, confronter nos idées, en recueillir d'autres. Et comme on veut bien de nous à Porspoder (Finistère nord), on en profite et on y va.

Ce qu'on fait est ancien... rien de neuf sous le soleil.
Mais redécouvrir à quel point c'est jubilatoire, à quel point c'est (finalement) plutôt facile à faire, c'est précieux.

 

On a parfois oublié ce lien avec les vraies choses, trop occupés à conduire nos bagnoles pour aller au boulot, pour recevoir des fiches de paie, où la petite case en bas à droite justifie des rythmes de vie en décalage avec l'heure solaire, des demandes de devis, des rédactions de cahiers des charges, de trucs parfois un peu abstraits, abscons, qui n'apportent ni bien-être, ni nourriture, mais qui peuvent être vendeurs (à condition de savoir utiliser le jargon qu'il faut).

A Porpoder, le propos sera autre. Ceux qui seront là pour la laine, vous feront voir, toucher, sentir, vous donneront des idées, que vous pourrez mettre en application (ou pas).

Alors venez nous y voir si vous n'êtes pas trop loin. Notre idée, qu'on a déjà largement commencé à faire vivre, c'est le partage !

C'est dimanche la semaine prochaine ! Viendez !

24 février 2018

Il est là !

L'occase en or est arrivée plus vite que prévu. C'est un Hitchhiker, d'occasion, à un prix très raisonnable, venu du Colorado (l'air de rien, le savoir m'a fait réviser ma géographie), acquis auprès d'une vendeuse tout simplement adorable, qui a réussi à dégoter un tarif assez incroyable pour les frais de port, en n'encaissant rien tant que le colis n'avait pas déjà bien entamé son périple. Elle a trouvé un transport plus rapide que ce qu'elle annonçait au départ, pour le même prix. Un dialogue fluide, facile, sans entourloupe, le genre d'échange qui te dit que tu peux faire confiance, sans aucune réticence. Même avec des fileuses du cru, avec lesquelles le fossé culturel ne devrait normalement pas exister, on n'a pas toujours cette qualité de contact.

Ses photos à elle m'ont impressionnée, c'est en grande partie ce qui m'a décidée à acheter la bête, alors, je les copie ici. J'avais dans l'idée d'acquérir un Roadbug, mais quand j'ai vu les images, je n'ai pas tergiversé bien longtemps.
Beau comme un neuf le rouet, il a été soigné et pourtant il a servi.

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On va me dire, que cet achat n'est pas bon pour mon empreinte planétaire et on aura raison. J'ai suivi ses pérégrinations tous les jours depuis le 20 février, il est passé par Denver, puis San Francisco, puis New York, puis Paris (le 23), avant de suivre les chemins (certainement tortueux) qui allaient le mener jusqu'à moi, pas plus tard que ce midi.

Mais, tout bien réfléchi :

1. Pour réduire ma vilaine empreinte planétaire, je ferais mieux d'arrêter les déplacements (pas toujours utiles) pour le boulot.
Ouais, d'abord ! Même que changer de boulot ne serait pas forcément une mauvaise idée non plus.

2. J'ai un nouveau jouet, que j'ai remonté sans difficulté, qu'est léger, portable et qui m'a déjà montré qu'il peut faire un fil tout fin, comme je les aime, à peine il était monté. Je crois qu'on va très bien s'entendre tous les deux.

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11 septembre 2018

Certains projets méritent qu'on les soutienne !

Avant de démarrer ce blog, je savais que le monde des tricoteuses pouvait être un joli monde.

Internet m'a permis de trouver juste à côté de chez moi des gens que je ne savais pas géographiquement aussi proches (ou dont j'ignorais tout simplement l'existence). D'autres amitiés solides sont nées de partage de techniques et d'expérience (et je compte bien un jour pouvoir rencontrer en vrai des personnes que j'adore pour ce qu'elles font et bien souvent aussi pour ce qu'elles sont).
On aime ce qu'on fait, on veut en apprendre plus et on y arrive, tout simplement, naturellement, par des rencontres ou des échanges sur des forums ici ou là. C'est un milieu majoritairement féminin, mais où les opinions politiques, les catégories socio-professionnelles et le niveau de revenus importent finalement assez peu. La dynamique est belle et quand on est dedans, on s'y sent bien. Le genre de choses qui te fait croire que finalement, si t'es née fille, t'auras peut-être accès à des ouvertures d'horizon plutôt belles, qui peuvent t'apporter beaucoup plus pour te faire avancer qu'une bête communion devant un match de foot à la télé, avec les bières et les pizzas qui vont avec (même si, soyons honnête, il y a des rencontres pizza-bières (mais sans le foot), que j'ai adorées et qui m'ont fait avancer).

Petit à petit ces dernières années, j'ai mis le pied dans le monde du filage. Bien souvent, on y trouve les mêmes passionnées que pour le tricot, mais avec ce petit quelque chose en plus d'avoir envie de partir du poil de la bête (même couvert de crottes et de paille) pour réussir à en faire du bien plus original (et surtout plus joli) qu'avec les fils du commerce. D'autres filles se lancent dedans, sans forcément avoir des années de tricot avant, juste parce que l'idée est belle. Et celles qui tiennent plus de quelques mois dans cette idée, je les reconnais. Ce sont mes frangines, mes copines, celles qui dépassent l'envie de faire un peu de layette pour un petit morceau de vie qui arrive, mais s'arrêtent très vite quand le petit bout est arrivé, parce qu'elles sont happées par d'autres choses (ou parfois parce qu'elles ont juste envie de passer à autre chose, qui pourra être tout aussi gratifiant et digne d'admiration).

Moi (peut-être parce que j'ai la "chance" d'avoir un boulot qui paie -presque toutes- mes factures et qui donc me permet de voir essentiellement le plaisir dans le tricot et le filage), j'ai envie d'aider à porter des projets réfléchis, qui tiennent la route, qui font sens et qu'on a envie de voir aboutir. Alors je vous invite à participer (en mettant des sous, même juste un tout petit peu) comme je l'ai fait, à la création d'une école musée autour de la fibre, du filage, du tissage (et autres). C'est loin de chez moi, mais j'ai comme une furieuse envie que ça marche, alors, je vous mets juste le lien, c'est pas de la pub, c'est un truc que j'ai envie de croire possible (et qui sera bien, si ça marche).

Vous participez (ou pas), vous y croyez (ou pas), mais au moins, vous aurez vu (et ça vous aura fait envie, non ?).

Schola Lanae

Schola Lanae c'est la création d'une ÂME (Atelier Musée Ecole) au coeur d'un village de Haute-Loire. Un espace où sera dévoilé le travail des fibres textiles par des fileuses passionnées de cet art millénaire qu'est celui du fil. Mais pour ...

https://fr.ulule.com

Parenthèse (peut-être nécessaire) : qu'on ne  m'emmerde pas, s'il y a un ou deux hommes dans le lot, j'accorderai quand même ma grammaire à la majorité, comme au XVIIe siècle, donc au féminin. Les quelques hommes qui partagent ces envies et tentatives devraient se sentir honorés qu'on les considère comme étant des nôtres. S'ils me font un vélo parce que j'ai pas accordé toute ma prose précédente au masculin, je les tape (fille je suis, mais -qu'on se le dise- taper fort je peux)

21 octobre 2018

Dans l'intérêt de ma science (bonne excuse pour tester des trucs pas forcément prévus au programme), épisode 2

Est-ce que passer des cocons dans une cardeuse peut aider à faire des nappes de soie facilement exploitables au filage ?

C'est à voir... La question est posée sur un forum. Et je me propose d'expérimenter, puisque j'ai une cardeuse de ouf, avec tapis à 128 tpi (c'est-à-dire 128 "teeth per inch" ou pointe par pouce), le truc qui théoriquement te permet de tout carder, partant du brut de chez brut, au fin de chez fin. Comme je considère ma cardeuse comme un outil (et pas un objet précieux), je n'ai jamais peur de la soumettre à des traitements potentiellement éprouvants (sachant qu'au pire, si je bousille le tapis, je pourrais le changer, sans que ça me coûte un bras).

Donc, au courrier, me voici récipiendaire de cocons de soie teintés, envoyés par quelqu'un qui connaît cette fibre (et sa production) bien mieux que nombre de donneurs de conseils (à deux balles). Ma mission est juste de passer ces cocons à la cardeuse et de raconter. A vue de nez, c'est à ma portée.


Ci-dessous à gauche : les cocons juste sortis de leur enveloppe de courrier, puis à droite, les cocons vaguement écharpillés aux doigts pour en retirer l'essentiel des débris qu'ils contiennent encore.

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Premier passage dans la cardeuse : la quantité de débris éliminés (récupérés en-dessous) est conséquente, mais il en reste encore.
Au deuxième passage, de ces petits débris, il en reste toujours et il reste aussi de ces tout petits morceaux qui ressemblent à un papier très fin.

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Pour le troisième passage, je vais par-dessus la brosse de la cardeuse (je ne passe donc pas le tout sur la planche qui mène au petit rouleau - celui sur lequel, il ne vaut mieux pas laisser traîner ses doigts). La nappe est plus homogène et tient toute seule, mais n'est pas uniforme.

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Sans écharpillage, je n'aurais obtenu que des pâtés farcis de débris. les passages en cardeuse ont fait se tenir les fibres entre elles, mais je ne crois pas que le résultat soit plus facile à filer qu'un simple écharpillage minutieux.

Deuxième test (un mois plus tard) : des cocons de soié Eri traités "à l'indienne".
J'étire à peine et j'attaque. Faut du muscle, vraiment pas mal de muscle et une fois encore je me rends compte que la meilleure manière de procéder est de passer par-dessus le balai de la cardeuse pour étirer suffisamment les cocons. En passant par le petit rouleau avec ses grosses piques, on ne peut faire que des pâtés, qui demandent plus de force sur la manivelle et s'étalent en partie sur le petit rouleau. Avec une fibre aussi longue et solide, c'est galère à enlever.

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Pour faire un comparatif, j'avais gardé quelques cocons à part pour les travailler aux doigts, rien qu'aux doigts.
A gauche la nappe cardée, à droite le nuage après écharpillage. Je crois que ce petit nuage sera bien plus facile à filer que la nappe.

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Alors, est-ce qu'une cardeuse peut faciliter la préparation de cocons de soie ? Pour moi, la réponse est non, clairement non.
Sans écharpillage préalable, on n'arrive pas à obtenir une fibre exploitable, malgré le temps qu'on y passe et l'énergie musculaire qu'on y met.
Finalement, on peut même faire plus vite, pour un résultat bien plus homogène rien qu'avec ses doigts.
Ces petites nappes seront postées demain, pour que celle qui m'a envoyé les cocons puisse voir et toucher en vrai.

En achetant cette cardeuse, j'étais persuadée que c'était un outil indispensable pour préparer les fibres brutes. Je l'avais lu, on me l'avait dit, mais au moins pour ça, j'aurais pu m'en passer. Au bout du compte, elle ne me sert jamais pour préparer mes toisons lavées. Elle ne m'est utile que pour les mélanges de fibres et de couleurs et pour ça, effectivement, c'est un très bel outil.

27 janvier 2023

Essais de savons feutrés : du savon, de la fibre animale, de l'eau et de l'huile de coude (beaucoup d'huile de coude)

En prévision d'une animation feutrage au printemps prochain, je me suis lancée dans le feutrage de savons.

Hein ? Feutrage de savon ? J'en vois tout de suite se demander à quoi ça peut bien servir.

La réponse est simple : à se laver. Les fibres (animales forcément, le végétal ça feutre pas) viennent entourer le savon et faire une couche délicatement exfoliante, bonne pour la peau, toussa. Quand on pose son savon après utilisation, il ne bave pas partout. Et une fois qu'il n'y a plus de savon, on peut continuer à se servir du truc pour se gommer la face, se démaquiller, ou encore avoir un tawashi classieux qui pourra servir longtemps encore, histoire de faire sa vaisselle de manière é-co-res-pon-sable (c'est à la mode aussi).

C'est joli (enfin, ça peut l'être). Et c'est pas du tout compliqué à faire. Mais (étrangement), je n'ai jamais fait jusqu'ici.
Comme je suis d'un naturel prudent (parfois) je ne me sens pas de risquer de gâcher de jolies nappes colorées, mâtinées de soie, ni d'ailleurs de savon comme je les aime vraiment sur moi.

OK, ok, ok, on arrête de tergiverser. Zou, on y va !

 Premier essai, je prends :

  1. un petit savon de ménage + un petit bout de nappe cardée de laine d'un mouton belge (enfin  je crois, parce que c'est une copine belge qui me l'a donnée) + un tout petit paquet riquiqui de fibre inconnue en bleu, en vert et en rose + quelques tours d'un fil à tricoter connu pour sa propension à feutrer (alors que c'est pas prévu)
  2. j'emballe le savon dans la fibre, j'ajoute mon petit bout de fibres et je fais quelques tours de fil à tricoter feutrer
  3. je fais une recherche avec "felting soap" pour trouver une video de quelqu'un qui a déjà fait
  4. j'emballe mon paquet dans un petit bout de restachou de tissu géotextile (j'avais pas de vieux rideau sous la main)
  5. je frotte comme une malade un coup avec de l'eau chaude, un coup avec de l'eau froide. Je prends des bassines, parce que non, je ne laisse pas l'eau couler mais je frotte longtemps, vraiment longtemps. Le tissu est vraiment utile au début, parce qu'il évite que les fibres partent ailleurs qu'autour du savon
  6. dès que ça se tient à peu près, j'enlève le tissu et j'y vais directement avec les mains
  7. une bonne heure de frottage plus tard, ça nous donne :

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J'aime bien la gueule du savon, alors je réitère l'expérience, mais avec une composition un peu différente...

Du savon de ménage + un petit bout de nappe cardée de mouton d'Ouessant + un petit bout de nappe de mouton inconnu (p'têt du Texel) teinté dans un orange qui pète par une copine très douée et c'est parti pour la même chose.

Une autre bonne heure de frottage dans tous les sens plus tard, j'obtiens un truc moins homogène, mais qui me semble pas mal.

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Et je me dis que celui-ci, je vais le tester !

Je viendrais (sans doute) raconter ce que ça donne d'ici quelques jours ou quelques semaines.

23 juillet 2019

Dans l'intérêt de ma science, épisode trois : pelure d'oignons et autres machins

Parce que j'ai lu partout que les teintures à la pelure d'oignons tiennent la marée, j'ai gardé mes épluchures avec l'idée d'en faire une macération qui donnerait de la couleur avec le soleil. Une heure après la mise en trempe le 29 mai 2018, le liquide prenait déjà une jolie couleur jaune orangée. La bouteille a été laissée dehors pour prendre le soleil (quand il y en a... ça semblait bien parti) , avec l'idée que dès que le liquide autour des pelures aurait pris assez de  sombre à mon goût, je m'en irais y tremper de la fibre blanche (il m'en reste plein). Et le 6 juillet 2018, parce que j'avais vu des trucs qui semblaient intéressants avec le rumex la veille à Dinéault, j'ai prélèvé quelques graines des innombrables plants autour de mon chez moi que j'ai collé dans une nouvelle bouteille. Les graines n'étaient pas toutes rouges, mais l'idée  c'est de faire fermenter et de prendre le temps qu'il faut. Faudrait d'ailleurs que je tente un essai avec les racines du même rumex. Ca sera pour plus tard... parce que pour déterrer des racines faut de l'énergie, pas facile à rassembler quand il fait chaud.

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Au bout de 15 jours, j'ai transvasé l'infusion de pelures d'oignons dans une autre bouteille, puis j'y ai mis de la laine blanche.

Un an plus tard, alors que cette bouteille est toujours restée dehors, exposée au soleil (quand il y en avait), je me dis que la couleur me semble bonne.

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Une fois rincée, la laine est moins lumineuse que j'espérais, mais on peut imaginer que ça rendrait vraiment très joliment sur une laine naturellement grise au lieu de partir d'une toute blanche.

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La bouteille aux graines de rumex a subi le même traitement, mais le liquide n'a pas vraiment changé de couleur pendant tout ce temps. Exit donc, l'idée de laisser macérer des graines au soleil.

Et le 7 juillet 2018, me souvenant que j'avais gardé des peaux et des noyaux d'avocats (paraît que ça fait du rose), j'avais mis dans une autre bouteille. La couleur du liquide semblait intéressante, alors, pareil, après filtrage, on y avait mis de la laine blanche.

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Dans la bouteille aujourd'hui, le résultat me semble plus beigeasse-pisseux que rose, mais au pire, on peut reteindre. Hop, je sors le tout et je rince. La bonne nouvelle est que l'odeur est supportable, ça a un côté légèrement alcoolisé (mais ça donne pas du tout envie d'en boire pour autant).

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C'est effectivement vaguement rosé, mais on va considérer que les températures qu'on atteint ici n'arrivent (largement pas) aux maximales de terres plus continentales. Donc en macération, l'avocat, je vais peut-être oublier. Si je pars sur l'idée de cuire un jour, je renterais peut-être.

La semaine dernière (17 juillet 2019) j'ai collé des pelures d'oignons rouges dans une autre bouteille. Quelque part, ça me parle plus... On va attendre quelques jours avant de filtrer.

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21 mars 2021

Retors pelote

Les couleurs sont chaudes, ça pète bien. Il n'y en a pas beaucoup et je ne sais pas ce qu'il y dedans : mais de la soie (c'est sûr) et de la laine, peut-être du mérinos. La teinturière en aurait peut-être fait un feutrage.

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Si elle l'avait filé, ça aurait sans doute donné un vrai fil d'art, avec des variations d'épaisseur, des intégrations d'autres matières, ou encore d'autres choses, partant dans des directions qui ne sont pas celles que mes petits doigts à moi me dictent. C'aurait été joli, c'est sûr, j'aurais été impressionnée. Mais ça ne se fera pas, alors je n'ai plus qu'à en faire quelque chose, en espérant que le résultat que j'en obtiendrai lui aurait plu.


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4 octobre 2020

Quand tu fais un échange tricot avec une copine fileuse...

Une petite paire de chaussettes courtes contre autre chose que je voudrais, c'était le deal de départ.
Je savais que Nadine gazait plutôt bien (même que je porte très régulièrement un châle fait de ses mains que j'appelle ma cape de super-héros) et ça m'a vraiment fait plaisir qu'elle m'en demande encore (parce qu'elle aime la paire qu'elle a déjà), alors finalement je lui en ai fait deux de paires.

Elles n'ont rien de transcendant.

Des toutes simples (juste une petite bande de jacquard) avec un talon en rangs raccourcis, puis des encore plus simples, mais avec un talon "à l'italienne", renforcé.

Source: Externe   Source: Externe

Parce qu'un talon, comme ça, finalement, ça entoure bien le bout arrière de mon pied et que j'y prends goût au portage.

En retour, j'ai demandé un petit truc, taille enfant mais en filé main. Et j'ai eu une merveille de douceur à laquelle il ne manquait que des boutons. Je suis partie en quête du graal de boutons avec un collègue de boulot (parce que l'avis de quelqu'un qui n'est pas de la partie est souvent éclairé). Une fois les boutons trouvés, j'ai mis du temps à être sûre du fil à utiliser pour les coudre. D'autres copines fileuses et tricoteuses m'ont aidée. On s'est mises à plusieurs pour choisir, penchées ensemble sur le tricot et toutes les nuances de fil rose ou vert qui auraient pu aller avec (il y en avait pas mal là où on était).

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Le fil est vert pour aller avec le bout de la pousse de bambou dans la bouche du koala. J'aime comment ça rend.

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Et même si je le savais déjà, je n'en renviens toujours pas de constater à quel point j'ai des copines précieuses (encore plus dans cette période pas simple où tout semble partir en sucette).
Allez voir ce que fait Nadine, elle vend des choses à tomber et prend aussi les commandes (en plus d'être très sympathique, ce qui ne gâche rien).

31 août 2015

Me suis fait plaisir...

Ama Yaga, fait des teintures toutes en poésies de couleurs. Sachant que chacune des doses qu'elles propose est unique, j'ai foncé pour deux mèches, vite fait avant que quelqu'un d'autre ne décide à se faire le même cadeau. C'était dans ma boîte aux lettres quand je suis rentrée et ça tombe bien, pile poil avec le soleil quand la journée a démarré sous la pluie et le gris.

La première viendra ajouter des reflets moirés subtils à de la fibre que j'ai déjà. Je l'aurais bien filée seule, mais je crains de ne pas en avoir assez.

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La deuxième par contre sera forcément filée seule, quitte à être mélangée à autre chose, une fois filée.

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Je vais laisser les idées mûrir tout doucement avant de me lancer.

 

16 août 2015

D'habitude, je n'aime pas les surprises

J'ai reçu cette semaine un écheveau venu de Savoie, que je n'attendais pas. Touchée, émue, je suis. C'est la première fois qu'on m'offre un filé main aussi beau (d'allieurs, avouons-le, c'est la première fois qu'on m'offre un filé main). Séduite par les couleurs et leur agencement, les variations de torsions et d'épaisseur, je l'ai déjà mis sur mes aiguilles, pour en faire quelque chose qui, j'espère, le mettra en valeur.

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Mes photos ne rendent pas justice à ce fil. Il est beau, il est doux (je suis sûre qu'il y a de la soie dedans).

Andrea, merci, merci et merci encore ! C'était une très jolie surprise.

19 avril 2017

Si vous êtes du côté de Dinéault, le 14 mai prochain

Moi, j'y serai avec fuseaux et rouet, pour montrer comment on fait, voire laisser les gens essayer s'ils s'en sentent capables, s'ils sont patients, pas énervés et qu'ils demandent gentiment, soit avec des toisons en suint, tombées directement des bêtes, soit avec du lavé par moi (des fois que le tout chaud tombé des bêtes soit trop gras à mon goût). Je n'ai encore filé ni Landes de Bretagne, ni Avranchines, je suis curieuse de tout ça et je me réjouis d'avance à l'idée de cette journée.

Si sa santé le permet, ma copine Bébette viendra avec moi et fera une démonstration de feutre.

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9 août 2019

Pour dégraisser une toison, faire monter un pH de teinture (mais aussi blanchir sa lessive et laver la cuvette des toilettes)

Parce que le sujet du percarbonate de soude est revenu sur le tapis dans une conversation publique à plusieurs voix, je me suis souvenue d'un échange sur le forum du filage, datant d'il y a bien deux ans. Alors pour m'éviter de refaire une recherche (qui n'a pas été des plus simples) je résume ici les échanges (Sandrine Tricofolk est une perle !), en y ajoutant les compléments que j'ai trouvé depuis.

Si on lit quelque part qu'il faut utiliser de la soude pour ceci ou cela, de quoi parle-t-on ? Le produit est-il dangereux ?

1. Le bicarbonate de soude pose rarement problème, on en trouve maintenant quasiment partout, même en supermarché, bizarrement en version alimentaire et non-alimentaire (la formule c'est NaHCO3). Le non-alimentaire est plus grossier et se dissout moins facilement dans l'eau. Pas mal du tout pour nettoyer un frigidaire (en plus ça désodorise).
Quand on mélange à du vinaigre, ça fait un truc effervescent (excellent pour nettoyer les cuvettes de WC et plein d'autres trucs). Quand on a des acidités gastriques, on en mélange un tout petit peu dans un verre d'eau (sans vinaigre) et on boit le tout, ça marche bien. C'est aussi ajouté à l'eau de cuisson des petits pois ou autres légumes pour les rendre plus verts.

2. Le percarbonate de soude est un peu plus basique et  facile à trouver (en magasins bio, au moins), souvent utilisé pour blanchir le linge au lavage (à condition d'utiliser une température d'au moins 60°C). La formule chimique serait 2Na2CO3·3H2O2. Pas mal pour dégraisser (juste un peu) des toisons qui passent pour être fragiles.

3. Ensuite, on a les cristaux de soude ou carbonate de sodium (Na2CO3), un peu plus basique, donc ça peut irriter pas mal la peau (et le reste) enfin, si je ne me trompe pas. Chez Saint-Marc il y a deux formules : les cristaux de soude seuls, sans parfum, sans rien. C'est ce que Sandrine utilise la plupart du temps. Ils ont aussi ce qu'ils appellent de la "lessive Saint Marc" avec de la résine de pin. Ce n'est pas un parfum, c'est de la colophane, issue de la distillation de la résine de pin (qui donne la térébenthine). C'est un agent nettoyant très efficace sur les laines sales, ou pour nettoyer et décaper dans la maison. Les cristaux de soude, contrairement au percarbonate, dégraissent même avec de l'eau tiède. Sandrine fait aussi le ménage avec, c'est un multi-usage. Mais quand on a la peau fine et fragile comme la sienne, c'est gants obligatoires. Cela dit, pour elle, les gants c'est toujours obligatoire même avec du liquide vaisselle.
Donc :
- cristaux de soude : pour augmenter un pH en teinture, dégraisser une toison fragile à l'eau tiède ou laver son linge.
- cristaux de soude et colophane : pour laver une toison très sale et très grasse comme du mohair, à l'eau chaude.

4. La soude caustique (NaOH ou hydroxide de soude) est terriblement caustique (c'est un composant de nombre de déboucheurs liquides du commerce (lequels sont souvent farcis d'autres parfums et trucs pas nets), on la trouve de plus en plus facilement en supermarché, parce que sans les autres composants pas indiqués sur les compositions, ça débouche bien les canalisations - sauf que ça peut craindre un peu si on a une fosse septique).  Les emballages indiquent qu'il faut prendre beaucoup de précaution pour l'utiliser. Tous indiquent (au moins pour ceux que j'ai vu) que la formule chimique est NaOH. C'est ce qu'il faut utiliser pour faire son savon maison (mais avec gants, lunettes, masque - ou autre chose pour protéger ses voies respiratoires), parce que des brûlures avec ça, c'est violent et pas vraiment soignable.

2 octobre 2016

premier week-end d'octobre, il fait encore beau, j'en profite

Deux toisons d'Ouessant sorties de leur bidon et rincées, mises à aérer/rincer sur mes cagettes en plastique bleu. Elles passeront quelques jours, voire quelques semaines à évacuer tranquillement l'odeur avant que je finisse de les sécher (s'il y a besoin) dans le garage. Je n'ai plus de stock d'eau de pluie. Un nouveau bidon (plus gros) va prendre sa place sous la gouttière. C'est qu'il en faudra de la flotte pour rincer la suite.

Deux kilos de Zwartbles (merci Claire) qui prennent leur place (enfin techniquement : un kilo dans un bidon, le deuxième dans un autre, le volume total était trop important pour la soupe du premier bidon). Comme les jours ont raccourci et que ça s'est rafraîchi, on va laisser plus de temps à la fermentation du Zwartbles. Ca tombe bien, le bidon d'eau de pluie devrait avoir le temps de se remplir.

Quatre toisons blanches, récupérées la semaine dernière, mais dans leur jus de sac poubelle depuis juin. A l'ouverture des sacs, l'odeur est presque  problématique pour moi (je n'ose pas imaginer ce que ça serait pour quelqu'un d'autre). Le moisi, ça prend le nez ! Aucune idée de la race des moutons qui ont donné leur toison, quand j'ai posé la question on m'a répondu : "c'est du classique". Je décide de les trier. J'arrive à en "sauver" 100 ou 200g. Le reste pue vraiment trop le moisi, me semble décoloré (d'un jaune pisseux, tirant sur le brun pas beau), de manière irréversible, crotté, farci de débris de toute sorte. Alors, tous les rebuts s'en vont orner mon talus, entre les orties et les ronces. La nature fera son travail pour dégrader tout ça comme il faut et si elle prend son temps, on s'en fout. Là où je vis, personne n'ira mettre son nez dessus.
C'est dommage, la fibre me semblait assez longue, pas trop rèche, avec un joli "crimp". Les mèches "sauvées" s'en vont tremper dans deux mini-bacs de fermentation. On verra ce que ça donne plus tard. S'il faut relaver après, ça sera fait, la petite quantité de fibre le permettra.
Mais, étrangement cette fibre ressemble furieusement au petit sac de mèches de "toison mystère" que Claire m'a données avec le Zwartbles. Le crimp est le même, pas comme sur le Ouessant, même si sur certains Ouessant, il y a parfois des crimps vraiment marqués (d'après ce que j'ai lu, mais jamais vu).

Une toison d'Ouessant noire, sortie de son sac, petite et feutrée. Elle serait "rattrapable" pour moi, dans le sens où on pourrait la rendre filable avec un peu de travail. Mais, mon seuil de tolérance est plus faible que celui d'autres fileuses. Certaines, à qui j'ai envoyé des toisons "travaillables", m'ont répondu que pour elles, c'était irrécupérable.
Juste pour essayer, je colle cette toison dehors sur une table, j'enlève la crotte et les fibres plus longues et souillées, je trempe à l'eau, je savonne au liquide vaisselle, puis au savon (plein), je trempe, j'essore, je frotte, je trempe à nouveau, je refrotte et je ré-essore avec l'idée d'en faire un tapis. Au bout du compte, la flotte exprimée du rouleau de feutrage n'est plus brune mais claire. Je laisse dehors à sécher, puis je rentre le tout quand il commence à faire frais. Je ne suis pas sûre d'avoir obtenu quelque chose de souple pour les pieds, ni même de joli, mais on verra quand ce sera sec. Au pire, ça fera un tapis ou un grattoir pour les chats.

Il ne me reste plus de fibre à mettre à tremper avant l'hiver (si on excepte le petit sac de "toison mystère" de Claire).
Ma dernière toison d'Ouessant brute s'en va dès demain chez une feutrière amateure (sympa) qui est toute contente de pouvoir tester du brut.
Et de mon côté, j'ai déjà de quoi filer tout l'hiver (et plus) rien qu'avec le Ouessant déjà propre que j'ai traité. Je ne sais pas si je pourrais augmenter ma cadence de filage, surtout que j'ai d'autres choses, bien tentantes, à filer et des tricots en cours que je verrais bien avancer. Et que pour freiner tout ça, il y a le boulot et tous les autres engagements, associatifs et autres, que je n'ai pas lâché (et que je ne sais pas encore si j'ai envie de les lâcher).

Pas grave, on fera ce qu'on peut, comme on peut et on ne se prendra pas le chou pour autant !

17 juillet 2017

Je récapitule : le lavage par fermentation, comment je fais...

Juste parce que j'ai passé aujourd'hui une belle et riche journée chez Patrick Sastre (qui cherche à valoriser la laine de son troupeau avec une démarche qui me plait vraiment bien, en plus de vendre une viande bio... et tant qu'à faire, si tu manges de la viande, autant qu'elle soit bio, c'est mieux pour toi), je me suis dit que faire un récap' complet de la recette telle que je l'utilise aujourd'hui pourrait servir à d'autres, alors voici...

1. Je trie les toisons que je récupère. C'est le plus long à faire, mais c'est essentiel pour éliminer ce qu'on ne pourra pas filer avec plaisir. Ce qui part au rebut ira dans le compost, ou autour des arbres (si on en a) ou comme paillage dans le potager ou autour des fleurs, parce que les limaces n'aiment pas le mélange fibre-crotte-paille-et-divers-débris, pas toujours identifiables. Il y a des messages avec photos sur ce blog et on peut ne voir que ceux qui concernent (entre autres) le tri en cliquant sur "tri" dans la liste des "tags", en haut de la page, à droite.

2. Je récupère un bidon, genre bidon pour faire macérer les pommes à cidre, mais n'importe quel récipient en plastique type bidon avec un couvercle (qui de préférence ferme bien, parce que si ça ferme pas bien l'odeur passe et que si c'est ouvert, t'auras des colonies de moustiques) fait l'affaire.

3. En fonction de la quantité de toison que j'ai à traiter, j'ajoute la quantité d'eau qu'il faudra pour que ça soit immergé. L'eau peut être de l'eau de pluie à température ambiante ou de l'eau du robinet (si c'est le cas, tant qu'à faire, on la mettra chaude).

4. J'ajoute une petite poignée (ou deux cuillérées à soupe) de percarbonate de soude (trouvé en magasin bio). C'est plus basique (dans le sens chimique du terme) que le bicarbonate et souvent on l'utilise comme blanchisseur dans les lessives de linge, mais ça n'est pas aussi corrosif que la vraie soude caustique (NaOH) qu'il ne faut jamais, mais jamais, ô grand jamais, mettre en contact avec la peau ou d'autres muqueuses, sous peine de se retrouver avec des brûlures graves et irréversibles (on ne déconne pas avec la soude, sinon on le paie cher).
N.B. Plus ça va, plus je me demande si ce percarbonate est nécessaire. Il joue peut-être un rôle, mais j'ai déjà essayé sans et ça a très bien marché aussi. Pourtant l'eau de pluie est acide et une toison est normalement acide aussi, donc un ph plus bas devrait aider la fermentation.

5. J'ai mon bidon rempli d'eau, j'ajoute les morceaux de toison triés et j'appuie doucement (la tête carrément dans le bidon, j'en fais peu à la fois et j'ai un gros bidon) avec les mains, avec ou sans gants. A ce stade, la toison pue juste la bête et un peu la merde et la pisse (osons utiliser les mots). L'idée, c'est d'immerger tous les morceaux que j'ai dans mon bidon. Si finalement, je me rends compte que je n'ai pas assez d'eau, c'est pas grave, j'en rajoute. La fibre a tendance à flotter, mais je ne fais pas non plus "nager la fibre" dans plein d'eau. Au besoin, pour voir des photos, faire un clic sur le "tag" lavage sur ce blog (comme pour tri).

6. Je ferme le bidon et je laisse la nature faire son boulot pendant au moins une bonne dizaine de jours.
Là où je vis, en général l'été, il fait bon (rien qu'aujourd'hui, quand le capteur de ma voiture disait 30° à Chateaulin, je n'en avais plus que 23 chez moi).

7. Passés les jours, voire les deux semaines (ou plus) de trempe, je mets des gants en caoutchouc (la soupe a une odeur qui reste collée aux mains après de nombreux lavages au savon et elle décolore pour longtemps les bagues en argent), j'ouvre le bidon et je sors mes morceaux de toison.

8. Je mets immédiatement la nouvelle toison triée dedans. J'immerge comme la première fois et je laisse mon bidon au soleil. Normalement, en moins d'une semaine, la toison sera prête à être rincée. Au bout d'un moment de pratique, le sens olfactif dira si oui ou non le moment est bon, mais dans le doute, on peut laisser une bonne dizaine de jours en plus,pour être sûr.

9. La fibre que j'ai sorti de la soupe, je la rince, dans au moins trois eaux (de pluie, parce que j'aime l'idée de ne pas consommer plus que nécessaire), puis je l'étale sur des cagettes de champignon retournées (avec une pierre au dessus, parce que chez moi, il y a du vent - voir les photos sur ce blog).

10. Je laisse ma fibre sécher, rincer, aérer dehors sur ces cagettes pendant facilement une dixaine de jours, puis (s'il a fait humide ou qu'il a vraiment beaucoup plu), je rentre mes piles de cagettes dans le garage pour laisser sécher tranquillement.

Quand c'est sec au toucher, l'odeur est partie, la fibre est prête à filer, il reste juste assez de gras pour que ça aide sur le rouet ou le fuseau.
Pour avoir testé un petit bout de nappe de Landes de Bretagne (traitée de manière plus industrielle) sur le rouet tout à l'heure, je peux dire que par rapport à ma fibre, tout juste séchée après fermentation, à peine écharpillée aux doigts, c'est un peu plus sec et un petit moins facile - même si ça reste un bonheur à filer.

Quant au bain de soupe, il servira tant que j'ai des toisons à y mettre.

Plus il a servi, plus efficace il est. Avec ce qui me reste à faire, à vue de nez, ma soupe 2017 servira au moins jusqu'à fin novembre.

A noter (même si je l'ai déjà dit dans un autre message), cette méthode convient aux races rustiques. Pour du mérinos, d'autres ont eu des expériences malheureuses, avec une fibre (au départ blanche) devenue grise et cassante. Donc, si vous voulez tester, mais que vous avez un doute, rien ne vous empêche de faire un mini-bac de fermentation avec une petite boîte en plastique (qui ferme) que vous laisserez au soleil.

(et parce qu'en la matière, plus on a de retours, mieux on comprend comment ça marche, allez voir la manière dont procède "l'atelier des laines").

2 août 2017

Pas question de se défiler...

Dans la foulée du Tour de Fleece (auquel je n'ai pas officiellement participé cette année - sauf en qualité de supportrice, mais ça, ça ne compte pas), Ucayali, grande tricoteuse, grande fileuse et surtout grande partageuse, a lancé l'idée du défi 365 jours de filage (photos tous les jours à l'appui, pour prouver qu'on y était). Rapidement, sur le forum où le truc a été proposé, l'idée a émergé de prévoir d'autres échéances pour celles qui (autres contraintes obligent), ne peuvent tout simplement pas filer tous les jours : on a donc vu le DEFIL365 décliné en DEFIL52 (pour 52 semaines), ou DEFIL12 (pour 12 mois).

Pour ma part, je vais me lancer dans un DEFIL26, par quinzaine de jours, mais sur un an aussi. Pourquoi 15 jours ? Parce que je suis pas trop douée en photo, donc il faut que la lumière y soit et que parfois sur une semaine, c'est juste pas possible d'avoir la bonne lumière ici, parce qu'il pleut ou qu'il fait trop gris, ou que je rentre trop tard pour qu'elle soit là. M'obliger à poster une photo (au moins par semaine), ça risque d'être trop chaud pendant 52 semaines d'affilée. Et le principe du DEFIL, c'est que si jamais tu rates une échéance, tu recommences à zéro. Bon je pourrais bien sûr partir sur un DEFIL12, mais du coup, le côté "défi" disparaît un peu, parce que quoiqu'il arrive, jusqu'ici, je file facilement tous les mois (même si c'est pas toujours une grande quantité). Je pourrais aussi jongler sur le moment où je décide de démarrer la semaine (parce qu'après tout, chez les anglo-saxons, la semaine commence toujours le dimanche), mais ça risque d'être complexe à gérer pour mon petit cerveau. Ce sera donc un DEFIL26, parce que par principe, c'est à moi de fixer les règles (ouais !). Et que sur un an, il y a 26 quinzaines de jours.

Je m'en vais donc mettre ici, régulièrement, des photos de mes expériences, avancées, ratages et autres. Et quinzaine par quinzaine, j'irai poster les photos sur le forum. Et pour ce même forum, j'incluerai à mon DEFIL la préparation des fibres (parce que pour moi, ça participe du même processus),

En attendant la première actualisation de mon DEFIL26, filez vite voir ce qu'Ucayali et les autres ont déjà fait...

(et si vous n'êtes pas encore inscrit(e) sur ravelry, faites tout de suite ! Hormis la phase d'inscription en anglais, on y trouve tout ce qu'on veut en français et dans plein d'autres langues aussi)

13 juin 2018

Sauf nouvelle surprise, j'ai fait le plein de toisons pour cette année

D'abord cinq toisons d'Ouessant deus Plouarzel (vive les copines, qui ne filent pas, que j'ai tendance à négliger - faute de temps disponible - mais qui ne m'oublient pas et qui ont compris qu'on dirait que j'aime bien coller mes doigts dans le poil et la crotte pour en tirer du bôôôôô).

Trois toisons de blanches (qui seraient Suffolk pour au moins deux d'entre elles) deus Lokournan, qui ne seront pas forcément faciles à traiter, mais que je sais (pour en avoir déjà filé) d'une fibre longue et douce. Avec en prime d'autres toisons d'un voisin : que du Ouessant cette année, je n'aurais donc plus de ce joli gris d'une grosse brebis toute douce. Le voisin a vendu les grosses pour les remplacer par des Ouessant, rapport à l'espace à tondre (et peut-être aussi parce que les Ouessant sont plus rustiques, donc plus faciles à contenter).

Cinq toisons d'Ouessant deus Gouenoù que j'ai récupérées tout à l'heure. Sur place, j'ai compris que Pauline aurait bien envie de filer un bout de la toison blanche qui était dans le lot. Pauline ne sais pas encore filer... Qu'à cela ne tienne, je lui montrerai comment faire... si elle en a encore envie après 10mn d'apprentissage. Mais quoiqu'il en soit, je mets déjà de côté la toison blanche pour elle.

Bon, rien qu'avec ce qu'il me reste de l'année dernière, j'aurais de quoi filer pendant facilement 15 mois. Je ne garderai donc pas tout le butin de cette année, je tâcherai d'en faire profiter d'autres fileuses, qui n'ont pas la chance que j'ai : celle de vivre dans le plus beau coin du monde, avec dans ce coin des gens qui donnent et partagent comme si c'était évident et qui sont contents d'entendre que ce qu'ils donnent peut devenir autre chose, au lieu d'être bêtement brûlé au Spernot pour alimenter les chauffages collectifs de la ville de Brest.

Dès que j'ai plus de temps, si la météo est favorable, j'étale tout ça sur l'herbe et je raconte la suite...

5 février 2018

Non mais, franchement, est-ce que j'ai vraiment besoin d'un nouveau rouet ?

Euh, clairement, la réponse est non... Mon kiwi 1ere génération fait jusqu'ici tout ce que je lui demande. Bien qu'acheté d'occase début 2007, il a toujours la même courroie en polyuréthane, qui supporte les extensions et réductions de tension que je lui impose, sans problème, depuis plus de 10 ans et sans moufter. Il est facile à vivre, alors franchement pourquoi j'irais m'embêter à acheter un autre rouet ? Hein, franchement ?

Le même se laisse transporter sur le siège arrière du pot de yaourt qui me sert de voiture, attaché avec la ceinture de sécurité, comme il faut, ne prenant qu'une place à l'arrière. Alors ? Ben, je sais, puis je le lâche pas, mais j'ai pourtant envie d'un truc pliable, tout petit, en tension écossaise, voire en double entraînement. C'est raisonnable ? Non ! Je vais craquer et en acheter un autre ? Je ne sais toujours pas. J'ai déjà failli (et à plusieurs reprises), alors je garde les yeux ouverts et j'évalue perpétuellement les intérêts et inconvénients de tous les rouets qui semblent répondre à mes attentes, avec une nette préférence pour un rouet de deuxième main, rien que parce que j'aime l'idée de prendre soin d'un rouet qui a déjà servi.

Il y a presque un an, j'ai failli acheter un Sabrina à deux pédales, d'occasion, mais il s'est passé un truc bizarre entre moi et la vendeuse, parce que le lot de fibres dont elle voulait absolument se débarasser ne m'intéressait pas vraiment. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi, mais les échanges sont devenus acerbes, en tout cas de son côté. Je ne le sentais pas, je n'ai pas plié : la vente a foiré. J'ai su plus tard que son très joli rouet est parti chez une fileuse que j'aime vraiment beaucoup pour ce qu'elle raconte et ce qu'elle fait. Alors pas de regret... D'autant plus que si j'en prenais un neuf aujourd'hui, il me coûterait sensiblement la même chose que ce qu'elle proposait. Le temps d'attente avant livraison d'un rouet neuf à façon, je m'en fous un peu :  je suis patiente et je sais que parfois, ça vaut le coup d'attendre. Enfin, le budget pour un Sabrina tout neuf est malgré tout un peu élévé (850 dollars US quand même, sans compter les frais de port). Même si je me dis que quelque part, un Sabrina serait trop joli pour moi, trop délicat (j'aurais une trouille bleue de l'abîmer), je ne l'écarte pas complètement. Ceci ne m'empêche pas de continuer à voir si un autre rouet ne serait pas un joli complément à mon mien.

Dans le registre pliant, Ashford propose le Joy. Mais mon kiwi est un Ashford et j'imagine qu'il sera trop proche de ce que mon mien fait et je ne veux pas devoir balancer entre l'un ou l'autre. OK, on élimine le Joy...

Bon, y a aussi le Little Gem de Majacraft, mais je crois que je fais un blocage sur Majacraft, à cause de tout ce que j'en ai lu sur les éventuelles fragilités du bois et aussi pour avoir testé un Aura (la bête de course ultime, paraît-il). Je n'ai pas du tout aimé l'expérience. Alors, même si cette mauvaise expérience était probablement due à un mauvais réglage, je fais ma tête de mule et j'élimine le Little Gem, surtout que le prix est carrément rédhibitoire pour un achat coup-de-tête (réfléchi, le coup-de-tête, mais coup-de-tête quand même, puisque mon mien de rouet fait tout ce que je lui demande).

Golding a également sorti une version de rouet pliable, qu'est juste beau (comme la plupart des choses que Golding peut produire), un peu plus de 6kg, ce Gossamer (gossamer = toile d'araignée pour les yankis), mais il est vraiment trop beau pour moi (j'aurais même peur d'y toucher) et j'ai pas 2000 dollars US à mettre dans un rouet. Donc, on oublie.

Schacht a sorti le Sidekick. Mais le budget est un peu au-dessus de ce que j'envisage d'y mettre, même si c'est probablement justifié et je ne suis pas sûre que 6kg de poids fasse une grosse différence avec mon mien (que j'aime... J'insiste !).

Kromski a sorti le Sonata. Bon, il fait un kg de plus que le Sidekick, mais Kromski, c'est fait en Pologne, c'est donc plus local (et ça aussi, ça pèse un peu dans le choix). Et question budget, c'est jouable, moins de 450€.

Louet a sorti le Victoria. Il est moins lourd que les deux précédents, moins cher que le Schacht, un peu plus que le Kromski, mais il reste en-dessous des 600€. Louet, c'est au Pays-Bas, donc encore plus local pour moi que la Pologne.

Ces trois derniers rouets, je les ai vu en fonctionnement, mais je n'ai pas osé demandé à essayer. Un essai reste jouable dans les mois qui viennent, au moins pour le Sidekick et le Sonata, ça m'en dira peut-être plus.

Plus local encore, il y a les rouets de Fabrice Rodier, un tourneur sur bois français en cheville avec le gang des teigneuses, qui a bien voulu relever le défi. Son Tanguy m'avait tapé dans l'oeil. C'est du local, pile-poil dans mon budget (et même mieux), mais le Tanguy n'a qu'une seule pédale, même s'il semble très stable. Et là, je bloque... Mes articulations font souvent des siennes (parfois ça fait carrément mal) et même si techniquement, j'imagine qu'on peut changer de pied qui pédale, je n'ose pas imaginer comment ça pourrait être pour mes épaules et mes bras. J'attendais que les ateliers Rodier sortent une version de Tanguy à deux pédales, mais ça n'est pas fait. Par contre, ils ont sorti le Nona qu'est beau, ouvragé comme pas possible et pour lequel j'ai failli craquer. Sauf que faute de pouvoir tester, j'ai regardé les vidéos. Et j'ai eu comme un doute sur la stabilité de la bête, sans compter que je n'apprécie pas trop les anneaux coulissants de l'épinglier (j'aime les crochets, sais pas pourquoi, mais c'est comme ça). J'ai des côtés bourrin dans la plupart des choses que je pratique, c'est pas forcément brutal, mais il n'en reste pas moins que j'ai besoin d'une bête de trait qui puisse me suivre sans jouer les chochottes, sans aller d'un côté ou de l'autre (et mon mien de kiwi reste bien au sol sans tanguer). Si mon nouveau rouet doit présenter des défauts trop importants par rapport à mon mien, il se retrouvera revendu fissa. Donc, au moins tant que je tergiverse, j'oublie ces options vraiment locales, malgré leurs innombrables atouts.

Parmi les pistes à explorer, il reste encore des rouets yankis qui ressemblent pas mal au Tanguy.

D'abord le Pocket wheel. De ce que je lis (et des vidéos que j'ai vu), plutôt silencieux, petit et compact (j'ai pas encore trouvé son poids exact), avec des possibilités de couleurs sur la roue pas possibles (la customisation, des fois, c'est sympa). Pas sûre que ça soit écolo plein pot, mais bon... Compatible Woollee winder (système révolutionnaire d'enroulement du fil sur la bobine, t'y touches pas, ça répartit tout comme il faut tout seul là où il faut), sauf que jusqu'ici j'aime les crochets de mon kiwi (je sais, je l'ai déjà dit) et que ça ne me dérange pas de m'arrêter 3 secondes pour bouger mon fil d'un crochet à l'autre. Ceci veut dire que la compatibilité Woolee Winder me laisse de marbre, même si je note qu'il y a de la recherche et que pour d'autres, c'est sans doute pas con. Bon, il est petit, il est compact, mais pas donné non plus (même si une fois encore, c'est sûrement justifié).  Esthétiquement, je trouve sa ligne un peu trop épurée. Je n'écarte pas, mais comme j'ai une copine pas loin qui en a un, je vais peut-être pouvoir le tester avant de me décider. Il y a au moins un an de liste d'attente, mais ça n'est pas forcément dramatique. Si je craque pour celui-ci, je saurais attendre.

Ensuite, il y a ce que fait Merlin Tree. Là, ça me cause mieux, d'emblée... The Merlin Tree fait des versions de kiwi pliable. En gros, il te prend un kiwi chez Ashford, coupe et adapte pour que les pédales du kiwi se replient. C'est pas aussi joli, ni aussi fini que chez Golding, sûr. Tout ce que ça fait, c'est rendre pliable un bon cheval de trait. Mon kiwi restera non pliable, parce que je l'aime trop pour lui faire subir un outrage supplémentaire. Par contre, en complément à mon mien, je verrais bien un Roadbug. J'adore l'aspect des pédales, l'épinglier à des crochets (yessss !) et on peut y mettre des bobines Ashford standard. De ce que je lis, ça n'est pas le rouet le plus polyvalent qui soit et le frottement de la poulie sur la roue en bois est bruyant, certaines disent qu'il faut monter le son de la télé si on file en regardant l'écran (quelque part, m'en fous, j'ai pas la télé). J'ai été à deux doigts d'en acheter trois d'occasion, mais les frais de port depuis les US ou le Canada et autres taxes possibles ont échaudé les vendeuses (bizarrement les vendeurs pro trouvent tous des transporteurs moins onéreux). Puis je suis tombée sur l'offre d'un Hitchhiker venu de Belgique. J'ai tergiversé, parce qu'il n'avait qu'une seule pédale et parce que j'aime moins l'aspect de la poignée supplémentaire. Puis j'ai vu que Merlin Tree proposait un kit pour monter une deuxième pédale. Chic, chic, chic, je me disais, c'est jouable et question prix, ça le fait carrément. Euh, sauf qu'il m'a fallu trop de temps pour me décider. Quand j'ai fait signe à la vendeuse, ben le rouet était vendu.

Bon y aurait aussi Bumblebee et Lendrum, mais il faudrait que j'en apprenne plus sur ces rouets et que je trouve un distributeur pas trop loin.

J'en suis là de ma réflexion, je ne suis pas terriblement pressée, heureusement. Le Roadbug a pour l'instant ma préférence (surtout que j'imagine qu'il ne supplantera pas mon kiwi). Sauf si je tombe sur l'occase en or, je vais tâcher de tester ceux que je pourrai, avant d'arrêter mon choix. Un jour prochain, il est bien possible que j'ai un nouveau rouet.

3 décembre 2021

C'est pas de la fibre, mais je ne me sens pas d'ouvrir un blog de cuisine

En faisant le tri dans de vieux mails, je retombe sur une recette de crevettes au lait de coco et je me dis que ça peut être sympa à partager.


Alors voici :

D'abord quoi c'est qu'il te faut :
- des crevettes cuites (ou des crues que t'auras fait cuire dans de l'eau salée), quelle quantité ? Assez pour les gens que tu mettras autour de la table

- du riz (j'ai un faible pour le basmati), que t'auras fait tremper dans trois eaux de rinçage différentes avant de le cuire (je commence à le mettre à tremper au moins 20 mn avant la cuisson), quelle quantité ? Assez pour les gens que tu mettras autour de la table
- un morceau de racine de gingembre fraîche (parce que le sec en poudre, c'est pas pareil), quelle quantité ? Un peu (pas trop quoi). De toute manière si t'en as trop, tu peux couper ce qui te reste en petits morceaux puis le congeler
- des épices : de la coriandre en poudre (ou mieux en graines pilées au mortier juste avant de cuire), une pointe de couteau de cumin en poudre (le cumin, c'est génial, mais si t'en mets trop, ça devient pas bon), des piments oiseau pilés (si t'as pas tu peux prendre de la harissa en tube, ça le fait aussi), du curcuma et aussi du curry jaune en poudre (mais pas trop pour le curry, sinon, t'écrases les autres saveurs), pas besoin de sel (y en a assez dans les crevettes)
- un ou deux oignons (plus, si t'as plein de monde à mettre autour de la table) ou l'équivalent en échalotes
- quelques gousses d'ail (à vue de nez environ 1/5 de ta quantité d'oignons)
- du lait de coco (ou plus luxueux, de la crème de coco) - tu trouves ça en briquette dans la plupart des supermarchés
- du persil frais et de la coriandre fraîche (c'est pour la déco, mais pas que, c'est vraiment mieux s'il y en a...)
- un peu d'huile d'olive ou du ghee (du beurre clarifié quoi, si t'as ça)
- une casserole pour le riz
- un wok pour le reste (les meilleurs, c'est ceux qui viennent des épiceries chinoises que tu peux coller direct sur le gaz, ils ont une couleur acier à l'achat, mais à force de servir (et d'être huilés légèrement après usage), ils deviennent noirs)
 

Ensuite quoi que tu fais pour préparer le machin :

- tu mets le chat dehors, puis tu dépiautes tes crevettes (c'est le plus long et le plus chiant à faire)
- tu mets ton riz à cuire dans de l'eau salée (mais si tu gazes bien, tu peux calculer la cuisson du riz en fonction de quand le reste sera prêt, c'est-à-dire vite, sachant que comme ton riz a déjà été trempé trois fois, il cuira plus vite que normalement)
- tu coupes tes oignons et ton ail en petits morceaux (si t'es équipé, tu peux hacher, mais faut pas que ça fasse de la bouillie)
- tu râpes ton bout de gingembre frais à la râpe fine et là, si ça fait un peu bouillie, c'est ce qu'il faut
- tu mélanges le gingembre frais avec les épices que t'as préparées
 

Puis tu fais cuire le machin :

- tu colles ton wok sur le gaz, feu chaud, avec un peu d'huile d'olive (ou ghee)
- dès que c'est chaud, tu jettes tes oignons dedans
- tu touilles et tu remues

- quand tes oignons commencent à devenir transparents, t'ajoutes l'ail

- dès que ça hume bon, t'ajoutes les épices
- tu touilles et tu remues (le secret est là)
- avant que tes oignons brunissent, t'ajoutes le lait de coco (assez pour ta quantité de crevettes)
- si ton riz n'est pas cuit, tu coupes le feu et t'attends moins d'une minute avant qu'il soit cuit pour remettre le feu sous le wok
- tu jettes tes crevettes dedans (le wok, pas le riz)
- tu touilles et tu remues (je sais, je me répète, mais le secret est là)
 

Enfin, tu dresses tes assiettes, avec le riz, tes crevettes coco un peu à côté et t'ajoutes de la coriandre et du persil.

Et tout le monde est content.

Après manger, tu rinces ton wok (si c'est un vrai) à l'eau chaude, sous le robinet, tu frottes à la paille de fer (mais seulement s'il y a besoin), puis tu recolles le wok sur le gaz (plein pot). Quand le wok est bien sec, dès que c'est revenu tiède, tu passes un chiffon huilé dessus et tu mets de côté jusqu'à la prochaine utilisation.
Et si t'as acheté un wok électrique, tu le revends sur le bon coin au plus vite (ça ne sera jamais aussi bon avec un truc électrique en téfal, surtout que le téflon c'est pas bon à manger).

Y a des variantes à la même recette, avec les épices, mais aussi, le reste. Si tu veux faire végétarien, tu peux mettre des lentilles corail à la place des crevettes, mais assez de flotte avec le lait de coco pour qu'elles puissent cuire et ça prend facile 10 mn de plus.
Tu peux aussi mettre des légumes variés au lieu des lentilles : champignons, carottes (débitées en lamelles à l'épluche-légume), haricots mange-tout, petit-pois, même cubes de patates cuites. Avec le wok, ils seront cuits, mais resteront croquants.

15 mai 2018

Ousqu'on parle de moi

Superbe journée à Dinéault ce dimanche passé. Ambiance tranquille pour les visiteurs, mais dense pour moi. Je découvre qu'avant même la journée, on causait de moi (mouarf, je peux désormais jouer les stars) dans le ouesse-france. Et après coup, je me retrouve avec une très jolie toison d'avranchine (noire) qui devra attendre un peu que je trouve le temps de mettre les mains dedans, mais aussi le souvenir de bien jolies rencontres. Des fileuses croisées sur des forums puis, entre autres, une très belle personne qu'un accident a privé de la puissance de cordes vocales fonctionnant comme les nôtres (mais elle reviendra cette voix, c'était clair à la lecture de ses yeux), qui file au fuseau, qui joue les bénévoles et espère que bientôt ses jambes lui permettront de pédaler sur un rouet comme je fais (ça aussi, ça reviendra, avec d'autant plus de bonheur que ça a d'abord été perdu). Une autre fileuse que je suis contente d'avoir pu rencontrer en vrai (et que je reverrai sûrement bientôt). Et puis le plaisir de revoir des gens qu'on a juste croisés physiquement une première fois et déjà appréciés, avec qui on prend le temps de causer un tout petit peu (mais pas assez), pour se rendre compte qu'on avait raison d'avoir envie de les revoir. Deux ou trois personnes que je fais pédaler sur mon Roadbug-joujou. Quelques mots échangés avec ceux qui passent, qui découvrent que oui, c'est tout simple de faire du fil avec de la toison (dès que les mains et les pieds ont compris ce qu'il faut faire pour que ça marche... c'est pas toujours gagné du premier coup). De la musique, du bon cidre (bio), des crêpes, les tondeurs et attrapeurs qui s'activent pendant tout ce temps-là, dans le hangar.

Et encore, une Parisienne égarée, qui est venue faire un tour par ici et qu'aurait bien envie de rester, mais qui se pose des questions, encore des questions, puis d'autres questions. Mais les questions, ça va un temps... Christine - ceci est un message personnel - si ton instinct te dit qu'il faut que tu vives ici, arrête la gamberge et viens ! Tu trouveras ta place chez nous, peut-être pas dans la semaine qui suivra ton installation, mais petit à petit, doucement, mais sûrement.

Et pour donner une petite idée de l'ambiance, l'autre feuille de chou locale, le Télégramme a fait (carrément) une courte vidéo (qu'on dirait faite par un amateur, mais on s'en fout, l'idée est là) avec les tondeurs, les moutons, le groupe Kilsell (venu de Saint-Pab') pour la musique, Christine (une autre) au filage (sur Matchless de compète) et des aperçus ça et là de têtes que certains reconnaîtront, les crêpières et les producteurs bio du coin :

Dinéault (29). La Fête de la tonte

C'est dit, si le berger veut bien que je revienne, j'y serai l'année prochaine encore pour d'autres de ces petits moments précieux.

31 juillet 2015

Hier, j'ai fait ça !

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Et ça me plaît bien !

Par contre, aujourd'hui, j'ai remis du coton sur ma bobine et ça le fait pas... ça zigouigouite ou ça se délite (au choix de la fibre) et je rame un peu.

16 décembre 2017

Defil26, onzième quinzaine

Culs de cardeuse : du rouge bordeaux en retors chaînette, 93,53m pour 47g  et du vert (mâtiné de nuances bleues) retordu pareil, 44,18m pour 25g.

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Une bobine de Landes, retordue en deux brins pour 179,35m pour 96g et un écheveau "pour rire" d'un joli rose, retors andin à deux brins, 23,50m pour 15g.

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6 décembre 2021

des petites chaussettes

comme ça, en passant...

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